L’oculométrie ( eyetracking) est une technique très efficace pour évaluer ce que perçoivent les visiteurs lorsqu’ils se déplacent dans les scénographies d’un musée.
Elle est souvent utilisée pour concevoir et évaluer, par exemple, les tableaux de bord des voitures, les écrans de pilotages des processus industriels, les linéaires des grandes surfaces, etc...
Mais les musées présentent une difficulté particulière car beaucoup de scénographies sont très faiblement éclairées. Pour diverses raisons il n’est pas possible de disposer temporairement de plus de lumière (pièces fragiles sensibles à la lumière, ambiance lumineuse à conserver pour ne pas dénaturer le discours de médiation, impossibilité d’installer des projecteurs, etc...).
Dans le cadre d’une mission d’évaluation confiée par le Conseil Général de l’Isère en septembre 2014, l’équipe Multicom du laboratoire LIG a sollicité successivement les deux prestataires ci-dessous qui ont bien voulu, à titre gracieux, intervenir au Musée Archéologique Saint Laurent de Grenoble avec leur matériel et assister techniquement la prise en main de l’équipement et le suivi de l’expérience.
Le budget étant serré, le recrutement était limité à 5 sujets par expérience, soit une dizaine de personnes au total. Ce nombre peut paraître insuffisant, mais en réalité, il a été suffisant pour permettre aux ergonomes de Multicom d’en déduire des recommandations qui ont été transmises au Musée.
Expérience avec un oculomètre mobile Tobii.
Les conditions d’enregistrement des trajets oculaires se sont déroulés correctement, mais le rendu des vestiges n’était pas suffisamment contrasté pour permettre une analyse fine des résultats. Il était remarquable que le contraste était bien meilleur sur l’enregistreur embarqué par le sujet que une fois transmis sur le PC. la Sté Tobii a soumis le problème à ses laboratoires de développement, suspectant un problème dans les algorithme de transcription de l’oculomètre sur le PC. A ce jour aucune réponse n’a été donné à cette question.
Expérience avec un oculomètre mobile SMI.
La première expérience n’ayant pas donné entière satisfaction en termes de sensibilité en faible éclairement, le second prestataire, la Sté SMI, a été sollicité et est intervenue dans les mêmes conditions que le premier. Les conditions d’enregistrement des trajets oculaires se sont déroulés correctement, et le rendu des vestiges était très contrasté, peu bruité malgré le faible éclairement. L’ergonomie de l’outil d’expertise des trajets oculaires a paru très convivial.
PS: Nouvelles versions d’oculomètres : J’invite les Sté prestataires à me tenir au courant des dernières versions de leurs oculomètres, et les musées ayant déjà utilisé cette technologie à venir partager.